Les Parures et Monnaies Rituelles en Océanie
Les bijoux et ornements rituels étaient importants pour les peuples d'Océanie. Ils avaient une portée très symbolique, de même que les matériaux utilisés. Parures de tête, ornements d'oreilles ou de nez, pectoral, colliers, bracelets, ceintures ou bijoux de cheville, tous ces objets étaient précieux car fabriqués avec des matières coûteuses et un temps important consacré à les concevoir. Ceci explique qu'ils étaient fréquemment utilisés comme monnaies d'échange. Beaucoup d'efforts étaient fournis pour se procurer certains matériaux, eux-mêmes souvent issus d'échanges. Il fallait se déplacer fort loin pour acquérir les ingrédients nécessaires qui allaient servir à la réalisation de ces parures rituelles. Il s'agissait de corail (blanc ou rouge), de coquillages, de certaines pierres, d'ivoire, d'os, de plumes, de dents de phacochères ou de chiens. Les perles de verre étaient récupérées auprès des marins et des européens. Les parures fabriquées à partir de tous ces matériaux devenaient alors des objets de prestige et leurs propriétaires, des personnes plus reconnues au sein de leur communauté. Outre leur valeur financière, c'était un signe distinctif et l'importance sociale dans la tribu s'en ressentait et prenait toute sa dimension.
Les Zaru
Pendentif rituel de mariage, sculpté dans un coquillage brut ou fossilisé, représentait deux personnages dos à dos symbolisant les composants du couple. Il était sculpté par le futur marié et offert symboliquement à la famille de la mariée. Ce précieux cadeau était un gage d'amour et de protection du mari envers sa femme, mais il servait aussi de monnaie d'échange pour la famille de la mariée. Les parents pouvaient alors l'échanger contre du bétail ou d'autres choses essentielles. C'était un signe de grand respect et empreint du sens des responsabilités du futur couple. On trouve le Zaru principalement dans les Iles Salomon.
Les pendentifs d'Hawaï
Les pendentifs en ivoire d'Hawaï étaient tenus par une cordelette de cheveux humains tressés. Ils étaient réservés aux membres de la noblesse et affirmaient ainsi leur position sociale.
Les Hei-Tiki
Dans les Iles Polynésiennes, le Hei-Tiki des Maoris était le symbole de la Haute naissance de son propriétaire. A sa mort, la personne était enterrée avec le pendentif qu'elle avait porté toute sa vie. Ces pendentifs étaient fabriqués dans des matières nobles et coûteuses : ivoire, jade, pierres dures, etc... Lors des funérailles secondaires où l'on déterrait le défunt, son Hei-Tiki était remis à son héritier légitime.
Les Kap-Kap
On trouve ce bijou rituel dans plusieurs endroits de l'Océanie comme les Iles Salomon, La Nouvelle-Irlande ou les Iles de l'Amirauté. Ce bijou est fabriqué sur un disque de coquillage, orné en son centre d'écaille de tortue finement sculptée retenue par des cordelettes de fibres végétales (souvent en noix de coco), de perles, de coquillages et de tissus colorés. Il était porté par le chef de clan de façon pectorale ou frontale, signe d'autorité et d'importance auprès de la tribu. Le coquillage utilisé était la plupart du temps le Tridacné. De temps en temps le bord du Kap-Kap peut être incisé pour lui donner plus de relief. Le Kap-Kap est un pur produit mélanésien.
Les Thema ou Tepatu
On retrouve ces monnaies dans les Iles de Santa-Cruz, elles sont réalisées de la même manière que les Kap-Kap, et se composent d'un disque circulaire en coquillage sur lequel est disposé un décor "amovible" en écaille de tortue représentant une frégate (l'oiseau) et des poissons stylisés. Le décor est fixé sur le coquillage par des cordelettes en chanvre de coco tressées. les ailes de ces frégates sont largement déployées et les poissons représentés sont généralement des bonites. La population des Iles de Santa-Cruz est principalement polynésienne.
Les pendentifs Ulute ou Papafita
Sur l'Ile de Malaita, ces pendentifs sont en nacre et figure des têtes de frégates représentées tête-bêche, ils peuvent aussi être circulaire avec des ornements gravés de poissons ou d'oiseaux.
Les Baravas
On trouve les Baravas principalement dans les Iles Salomon, elles sont sculptées dans d'énormes bénitiers et ornées de visages et de multiples tikis ou de temps en temps, d'oiseaux. Ces plaques étaient attribuées aux nobles, sages, chefs et guérisseurs du clan. Elles deviennent à la mort de ces personnages un emblème funéraire car les défunts les emportent dans leurs tombes et, tout comme les Hei-Tiki maoris, elles seront remises aux héritiers directs lors des secondes funérailles.
Les monnaies de Papouasie - Nouvelle-Guinée
Les monnaies y sont ici de plusieurs sortes, on y retrouve la toute simple monnaie Abelam formée d'un disque de coquillage poli et creusé d'un cercle en son centre ou encore l'empilement de coquillages polis disposés en colonne sur une tige avec un renflement central. Ces empilements étaient offerts aux mariés comme monnaie d'échange pour acheter du bétail ou autres choses importantes.
Le Musée du Quai Branly à Paris expose de nombreux exemples de ces monnaies rituelles, certaines d'entre elles sont présentées sur notre site.
Découvrez nos monnaies rituelles dans la galerie Arts Ethniques.