Les Icônes
L'origine de l'icône
C'est grâce aux byzantins que les icônes commencent à arriver dans le monde chrétien au Ve et Vie siècle. La séparation de l'église d'occident et d'orient ( qui va devenir l'église orthodoxe ) va amplifier le phénomène des icônes qui était déjà très répandu depuis 4 siècles dans tout le monde chrétien, de l'Egypte à la Syrie, de Byzance à l'occident carolingien. Au VIIIe siècle, la vénération des images montrait l'incarnation du fils de Dieu, c'est à dire du Christ, Dieu fait homme. Avec l'icône, Dieu se rapproche de l'humanité et nous rappelle que notre destin est de le rejoindre.
La technique d'exécution de l'icône
Dans la sphère byzantine l'icône est réalisée sur panneau de bois ( si possible sans noeud ). Les bois utilisés sont, le bouleau, le hêtre, le tilleul, le cèdre, le sapin et le chêne. Les très grandes icônes sont composées de plusieurs planches de bois, elles sont alors réunies par emboîtement et le dos de l'icône est renforcé par des barres de bois ( barres de tension ) glissées dans des encoches en travers de l'icône afin de lui éviter les fentes et déformations. Le ou les panneaux vont être ensuite polis et l'artiste va pouvoir commencer à y peindre une esquisse à main levée. Si le fond est doré ( le plus souvent à la feuille d'or ) les contours des personnages sont incisés pour protéger le dessin. Le travail de peinture est accompagné de méditation et de prières multiples. L'artiste iconographe se sert de pigments naturels, de minéraux, de végétaux, qui sont liés à une colle à base d'albumine ( jaune d'oeuf et colle de caséine ). Les pinceaux utilisés sont en poils d'écureuil ou de martre et sont fabriqués à la main. On peint d'abord le fond avec les couleurs les plus sombres, puis viennent ensuite les vêtements et les parties les plus visibles du corps des personnages qui sont, pour leur part, recouverts de mélanges vert, brun d'origine minérale. Ce mélange est appelé Sankir. Ils font ensuite des rehauts de peinture sur les édifices et les vêtements pour créer les volumes. Les points les plus lumineux sont agrémentés de blanc et de hachures dorées ( c'est ce que l'on appelle : l'Assiste ). Puis on laisse sécher le travail pendant une semaine avant de le vernir au vernis gras.
Où trouve t-on principalement les icônes ?
Le pays auquel on pense en priorité est bien sûr la Russie, mais on trouve également les icônes en Bulgarie, Pologne, Ukraine, Crête, Grèce, Les Balkans, la Serbie, le Montenegro, l'Herzégovine, la Biélorussie etc...pays où la religion orthodoxe est très présente.
Les icônes au XVIIIe et XIXe siècle
À cette époque, le monde occidental influence fortement les icônes. On s'inspire des maîtres de la peinture européenne et l'on s'éloigne alors de la tradition. Les maîtres français, italiens, hollandais, allemands sont une véritable source d'inspiration pour les iconographes. Les décors architecturaux, les drapés, les tentures, font penser aux peintures italiennes. Les icônes les plus élaborées sont les icônes "calendrier" qui se composent d'une trentaine de cases qui relatent la vie de chaque saint, jour après jour, ainsi que celle des "douze fêtes", composée la plupart du temps d'une case centrale évoquant la résurrection du Christ entourée des douze cases qui relatent les scènes importantes de la naissance de Jésus à la dormition de la Vierge.
Les icônes, outre leur caractère religieux, sont de véritables tableaux, chargés de symboles spirituels. Il est agréable d'en posséder une chez soi car, comme nous le disions plus haut, ce sont de vraies oeuvres d'art.
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