Les Céramiques Archéologiques Chinoises

  • Publié par Laurence & Gérard LENFANT

Les Dynasties

Dans cet article, nous allons nous intéresser à trois grandes dynasties : les Han occidentaux et orientaux de 206 Avant à 220 Après Jésus-Christ, les Weï pour leur part comprennent 4 périodes qui sont : les 3 royaumes de 220 à 265 Après Jésus-Christ, les septentrionaux de 386 à 535 Après Jésus-Christ, les orientaux de 534 à 550 Après Jésus-Christ , et les occidentaux de 535 à 557 Après Jésus-Christ, et la dernière dynastie est celle des Tang de 618 à 907 Après Jésus-Christ. Ces trois dynasties très importantes ont produit d’innombrables céramiques de grandes qualités.

La Dynastie des Han ou Premier Empire

Cette dynastie joua un rôle très important dans l’organisation administrative, sociale et économique de ce premier empire. A cette époque les artisans céramistes ont acquis une très grande maîtrise. Fresques murales, céramiques naturelles ou vernissées, porcelaine céladon, sculptures sur pierre ou sur bois ont foisonnées. Les céramiques pouvaient être funéraires, usuelles ou religieuses. Durant la période Han les tombes des personnes importantes (fonctionnaires, nobles) étaient décorées de briques décoratives. On y retrouvait des personnages aristocratiques des scènes mythologiques, des scènes de chasse ou des guerriers en train de combattre. Les céramistes de l’époque se servent d’une glaçure particulière composée de silicate de plomb. Ils perfectionnent aussi les techniques de fabrication de la porcelaine (notamment toutes les pièces en céladon). Les chevaux, montés ou non sont très souvent représentés. Les vases ou récipients pouvant contenir liquide ou grains (poteries Guan ou vase Cocon en forme de cocon de soie) sont très prisés. Les guerriers en céramique rouge des Han occidentaux, souvent retrouvés sans les bras qui étaient amovibles, très droits, sont emblématiques de cette vaste période (plus de quatre siècles). On retrouve également, très présents durant cette période, des représentations de serviteurs éventant leur maître, des servantes et concubines en terre-cuite. Les vases funéraires servaient pour leur part à alimenter le défunt, ils pouvaient être ornés d’animaux ou de végétaux multiples.

Les Weï

La dynastie des Weï comprend deux périodes : la première s’appelle Les Trois Royaumes et s’étend de 220 à 265 Après Jésus-Christ, la seconde est comprise entre les années 386 à 557 Après Jésus-Christ. Ces périodes sont souvent comparées au moyen-âge en occident ou au déclin en Europe dû à la chute de l’Empire Romain. Durant la période des Trois Royaumes la dynastie des Weï est la plus puissante grâce à la supériorité de son armée, constituée principalement de soldats barbares. En 365 les Weï septentrionaux fondent la première dynastie du nord. Ils entreprennent d’importantes réformes sociales et économiques. Ils développent l’agriculture et favorisent les petits paysans qui reçoivent alors des terres à cultiver. Le bouddhisme, introduit sous la dynastie des Han, s’intensifie rapidement dans tout le pays et devient la religion d’état. Des temples sont construits en très grands nombres. Peintures et sculptures témoignent d’une exceptionnelle vitalité, céramiques de chevaux superbement carapaçonnés,  guerriers à cheval, mais également de symboliques tortues s’accouplant avec des serpents qui représentent l’harmonie et le bonheur (Weï septentrional).  On retrouve aussi pendant cette période de nombreuses statues de Bouddha, main levée et paume tournée vers nous pour indiquer l’absence de crainte, ainsi que des statues de Lokapalas, gardiens célestes aux visages effrayants gardent l’entrée des temples et protègent des mauvais esprits.

 

Les Tang

Cette dynastie qui va durer presque 4 siècles va marquer la splendeur de l’empire chinois. Une profusion de pièces en céramique de grande qualité vont voir le jour, reproduisant la vie culturelle et quotidienne des chinois vivant à cette époque. Sous la dynastie Tang, les disciplines importantes sont : le tir à l’arc, la musique, la calligraphie, la conduite de chars et les mathématiques. C’est ainsi que l’on trouve représenté des orchestres de musiciennes en pied ou accroupies, jouant de la flûte, de la cithare, du tambour, ou instruments à cordes. Sont également présentent des danseuses qui viennent agrémenter ces scènes de la vie culturelle. Les joueuses de polo au galop, sont aussi extrêmement représentatives de cette dynastie, elles sont pleines d’élégance et sont très attractives. Le polo était un des passe-temps préféré des seigneurs de l’époque et était pratiqué le plus souvent par les femmes, cette pratique sportive a été importée en Chine  grâce aux voyageurs venus de Perse qui empruntaient la route de la soie.. Les archers à cheval, sont représentés en train de chasser les rapaces et leurs flèches sont souvent dotées d’une pointe en bronze. Les buffles, seul ou tirant des chars, sont des sculptures spectaculaires. Représentation d’animaux tels que des aigles ou des canards, ou encore des douze signes du zodiaque chinois (cheval, chèvre, coq, singe, cochon, chien, rat, tigre, bœuf, lapin, dragon et serpent) représentés en pied dans des habits drapés. Les dames de cour au visage empourpré de maquillage et à l’allure gracile. Viennent ensuite les sculptures « Stars » de cette fastueuse période : les Fat Lady. Dames enrobées aux visages ronds et altiers souvent très maquillés. Ce maquillage très présent provient d’une légende, une fleur d’arbre fruitier tomba d’une branche et se posa sur le front d’une princesse qui s’y reposait,  la couleur de la fleur laissa une trace indélébile sur son front. Cette marque devint vite une mode et les femmes de l’époque eurent envie de rehausser leur beauté naturelle par des couleurs, leurs coiffures sont très élaborées et l’élégance veut qu’elles portent des bijoux et de très beaux habits. Cette dynastie va laisser de nombreuses céramiques, appréciées par le monde occidental.

La Chine est un pays à la densité de population énorme et les productions de sculptures sont du même ordre, pourtant il devient difficile de se procurer ces merveilles. La rareté de ces pièces devient de nos jours une réalité, cela s’explique notamment par le fait que les chinois cherchent à racheter ce qui appartient à leur culture.

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