Les Statues Funéraires Jaraï (Vietnam)
Le peuple Jaraï
Les Jaraï sont une ethnie implantée principalement sur les Hauts Plateaux du Vietnam. Ils sont également représentés au Cambodge près de la frontière Nord-Est du Vietnam. Peuple étonnant que l’on pourrait facilement prendre visuellement pour de lointains cousins des peaux rouges d’Amérique du Nord. La peau cuivrée, les pommettes hautes, ils ressemblent vraiment aux peuples Apache ou Navajo.
On peut, sans se tromper, les appeler « Montagnards » (peuple des Hauts Plateaux). De nos jours ils sont à peu près 320 000 au Vietnam. Les anciennes photos de la fin du XIX ème siècle que l’on possèdent sur les villages Jaraï, montrent des maisons sur pilotis pour se protéger des fauves présents dans leurs régions. Au centre du village, la maison des hommes au très haut toit de chaume est l’endroit ou les chefs et personnes importantes du village prennent les décisions pour toute la communauté.
Les statues Jaraï
Les statues rituelles Jaraï, sont pour la plupart funéraires et conservées dans des enclos. Elles sont sculptées dans des bois très durs sous le nom de Taeng dans des pays comme la Malaisie. Ce bois est aussi dur que l’acajou. Il est jaune ou assez rouge, mais en vieillissant il devient gris. La pluie viendra éroder le bois progressivement. Les statues les plus érodées enrichissent souvent les musées ethniques.
Les thèmes dominants que l’on retrouve dans ces statuaires sont : « les pleureurs », qui, comme leur nom l’indique, pleurent les ancêtres disparus. Ils sont représentés accroupis, coudes sur les genoux et se tenant la tête.
On trouve également des hommes et des femmes représentés avec des attributs reflétant leur vie passée, par exemple des soldats avec un casque colonial ou un képi, ou encore des femmes tenant un sac, un livre ou un enfant.
L’oiseau est aussi un thème récurrent, celui-ci permet aux vivants de rentrer en contact avec les esprits.
Les enclos funéraires sont extérieurs et fermés par des palissades. Aux quatre coins, des pleureurs sont présents, puis les autres statues d’ancêtres disparus.
Ces statues étaient sculptées avec des outils très rudimentaires. Il n’en demeure pas moins que la force et le caractère de ces statuaires sont étonnants et fascinants à plus d’un titre.
L’érosion du bois rajoute vraiment quelque chose à la beauté sauvage de ces sculptures. De temps en temps, un reste de polychromie subsiste sur le bois, blanche ou noire la plupart du temps.
Les Jaraï ont des cousins dans d’autres provinces du Vietnam ou du Laos, comme les Katu, les Ta-Hoï, les Kareng, les Sedang et également les Bahnar.
Tous ces peuples qui ont du mal de nos jours à survivre avec leurs traditions sont d’une grande importance. Leurs rites, objets et statuaires sont très révélateurs de leurs coutumes et de leur présence dans ce monde qui va si vite… Les statues Jaraï revêtent un véritable sens culturel.
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